Mirrors, Motors & Blossoming Bodies

Alan Schmalz

Accompanied by Xavier Antin, Camille Blatrix, Santiago De Paoli, Cooper Jacoby, Eva Kotatkova & Magali Reus

Opening / Vernissage 26/08/2022

Till / Fin 02/10/2022

POSITION ET OPÉRATION

 

TRACE DE VIE
Aucune trace de vie, que des fausses pistes. Toute variation du mouvement de génération et de corruption se révèle impasse. Des fleurs poussent, des fœtus se forment et se métamorphosent, des bactéries se multiplient mais tout sombre vers une immobilité primordiale et inorganique. Quelques pas puis rien. On recule dans le domaine du possible pour essayer d’avancer dans le domaine de l’impossible.

CE QUI A ÉTÉ A TOUJOURS ÉTÉ ET SERA TOUJOURS
Un déploiement stratégique de la thèse de l’impossibilité du mouvement, sans y céder tout à fait. Après tout, si la forme est l’impossibilité du mouvement, le contenu est mouvement. Mais il faut se débarrasser de quelques mythes d’abord.

UNE ILLUSION D’OPTIQUE
Si le sujet (l’individu comme point absolu, comme source et origine de ses actes) va toujours à la recherche d’autres sujets, s’il cherche sans cesse à se retrouver lui-même, c’est-à-dire, de trouver la confirmation et la sanctification de son intériorité la plus profonde, dans le regard d’un autre (sujet), ce moment de reconnaissance mutuelle est consciemment ou inconsciemment conjuré par l’artiste. Le regard est plutôt dirigé vers une certaine externalité, c’est-à-dire, vers une contingence humiliante et, en fin de compte, totalement indifférente. Une conjonction des circonstances et une image tremblante.

LE SCHÉMA COMME MOYEN DE DÉSUBJECTIVATION
C’est vrai que des formes humanoïdes (c’est-à-dire, deux bras, une tête, des cordons ombilicaux, etc.) apparaissent de temps à autre mais c‘est sans conviction. Ici,  tout est système, schéma et séquence. L’humain est décortiqué et décomposé, résolu en des structures plus petites ou plus grandes. Des séquences transgressent et transgressent encore les limites de l’humain mais elles ne mènent nulle part.

STASE (RÉELLE ET SUBSTANTIELLE)
Observez l’économie des images, la circulation des formes. Le changement semble être modelé sur la répétition. De nouveau le même mais retourné, dédoublé ou de plus près. Les nouvelles formes sont les vielles formes. La composition et la décomposition sont des accidents d’un isomorphisme encore plus fondamental.

LA PLÉNITUDE DE L’ÊTRE
L’Être ne se meut pas parce qu’il est plein, rempli de lui-même, et il n’y a nulle part où il ne soit pas. S’il y avait du vide, il pourrait en effet aller dans le vide ; cependant puisqu’il n’y a pas de vide (le vide n’est rien et ce qui n’est rien ne peut être), il n’a nulle part où aller.

UN MOBILE QUELCONQUE
Prenons un exemple. Soit un mobile quelconque. Dans la mesure où ce mobile occupe de l’espace, il est statique. Ce n’est pas dans le lieu où il est que le mobile se meut (le mobile qui occupe un lieu le remplit entièrement). Ce n’est pas non plus dans le lieu où il n’est pas que le mobile se meut (car il n’y est pas). Son mouvement est en dehors de l’espace.

DU MOUVEMENT NON LOCALISABLE
Le mouvement n’est pas une chose, il est opération ou processus. Une opération indivisible et continue qui synthétise la série de positions discrètes et successives dans lesquelles un objet se trouve. La philosophie moderne se permet de localiser cette opération dans le sujet : une « synthèse mentale » opérée par un individu pensant, mais c’est retomber dans les métaphores spatiales (l’intériorité du sujet contre l’extériorité du monde). Le mouvement n’a pas lieu, il se passe, avant et après l’espace.

OPÉRATIONS ASUBJECTIVES
Déjà complices d’une asubjectivité obstinée, ce serait difficile de se satisfaire d’un tel tour de passe-passe. Des opérations asubjectives circulent librement. Une temporalité qui s’efface et s’enfuit, qui ne laisse pas de trace. Le contenu se déplace à travers la forme sans la toucher. Position A – Position B – Position C –…

 

Nathaniel Wooding

POSITION ET OPERATION

 

TRACE OF LIFE
No trace of life. Misdirection and chimera, only. All variations of the movement of generation and corruption reveal themselves as impasse. Flowers grow, foetuses take shape and metamorphose, bacteria multiply but everything sinks down toward a primordial and inorganic immobility. A few steps then nothing. One goes
backwards in the domain of the possible to try to advance in the domain of the impossible.

WHAT HAS BEEN HAS ALWAYS BEEN AND WILL ALWAYS BE
A strategic deployment of the thesis of the impossibility of movement, without giving into it entirely. After all, if form is the impossibility of movement, content is  movement. However, first of all, a few myths must be got rid of.

AN OPTICAL ILLUSION
If the subject (the individual as an absolute point, as source and origin of its acts) always goes in search of other subjects, if it seeks without end to find itself, that is, to find the confirmation and seal of its most profound interiority, in the gaze of another (subject), this moment of mutual recognition is consciously or unconsciously
warded off by the artist. The gaze is rather directed towards a certain externality, that is to say, towards a humiliating and ultimately indifferent contingency. A  conjunction of circumstances and a trembling image.

SCHEMA AS MEANS OF DESUBJECTIFICATION
It is true that humanoid shapes (that is, two arms, a head, umbilical cords, etc.) appear from time to time but without any real conviction. Here, everything is system, schema, and sequence. The human is dissected and decomposed, resolved into smaller or larger structures. Sequences transgress and transgress once more the limits of the human. However, they lead nowhere.

STASIS (REAL AND SUBSTANTIAL)
Observe the economy of images, the circulation of forms. Change seems to be modelled on repetition. Once again the same but inverted or doubled up or closer. The new forms are the old forms. Composition and decomposition become mere accidents of a more fundamental isomorphism.

THE PLENIDTUDE OF BEING
Being is incapable of movement because it is full, full up of itself, and there is nowhere where it is not. If there was empty space, Being would be able to move into it; however, since there is no empty space (empty space is nothing and that which is nothing cannot be), Being has nowhere to go.

A MOVING OBJECT
An example, perhaps. Take a moving object. In so far as the object occupies space, it is static. It does not move in the place that it is (the moving object that occupies a place fills it up entirely). Nor, however, does it move in the place that it is not (for it is not there). Its movement is outside of space.

NON-LOCALISABLE MOUVEMENT
Movement is not a thing; it is operation or process. An indivisible and continuous operation which synthesises the series of discrete positions in which an object is to be found. Modern philosophy takes the liberty of localising this operation in the subject: a mental synthesis operated by a thinking individual. This, however, is to fall
back into spatial metaphors (the interiority of the subject against the exteriority of the outside world). Movement does not take place, but happens rather, before and after space.

ASUBJECTIVES OPERATIONS
Already complicit with obstinate asubjectivity, it would be difficult to accept such a sleight of hand. Asubjective operations circulate freely. A temporality which effaces itself and scurries away, leaving no trace. The content moves through the form without touching it. Position A – Position B – Position C –…

 

Nathaniel Wooding